Tuesday, June 11, 2013

iOS7


source: Wired 6.10.13
Cliff Kuang
traduction: vieux&méchant

Question design pour Apple iOS7

Le nouveau iOS7 se voit radicallement simplifié, incroyablement plat, avec multiple
couches. Cela recèle, d’après le pdg de Apple Tim Cook, ‘du plus important changement apporté au
 iOS depuis la création du iPhone’. Et c’est sans doute le
plus beau design de Jony Ive, qui a présenté iOS7 dans un court vidéo lors de
la World Developer Conference de Apple.

Ive n’a aucunement livré les détails du processus; il est demeuré dans le public auprès
de Laurene Jobs. En revanche, ses commentaires vidéo nous livrent un condensé
d’une philosophie du design: ‘la beauté réside dans la simplicité, de façon profonde et
durable. Dans le clair. Dans le performant. La véritable simplicité exige beaucoup plus
que l’absence de fouillis et d’ornementation. Cela revient à introduire de l’ordre dans la
complexité’. Commentaire qu’il aurait pu livrer dans n’importe quel de ses vidéos portant 
sur le matériel informatique de Apple. Mais Ive a fait cette remarque en référence au logiciel, 
dans sa nouvelle capacité de chef pour le design interface chez Apple. En d’autres termes, 
Apple prend ses distances de son passé récent de mauvais goût en faveur de la grande 
simplicité qui a value à la firme de devenir la compagnie
la mieux cottée de la planète.

Au nombre des multiples éléments et  nouvelles conceptions de l’interface, notons du point de vue design:

  • une refonte des icones, grâce à une grille harmonisant les diverses tuiles de l’interface
  • une  typographie repensée
  • une nouvelle palette couleur
  • des couches fonctionnelles distinctes pour les applis et écrans de navigation
  • des animations pour la profondeur et de l’information en temps réel
  • un centre contrôleur/glisseur pour les fonctions les plus utilisées

Les faux bois, cuivre et feutre vert ne sont plus. À la fin du vidéo de Ive, le premier vice-président 
pour génie du logiciel, Craig Federighi, s’est présenté pour déclarer, ‘Nous
sommes en rupture de stock de feutre vert! Et de bois. Ce qui ne peut d’être sain pour
l’environnement!’ Mais les remarques de Ive pointent vers une bataille de philosophie du design qui
 perdure depuis les débuts du Mac. iOS7 marque la reconnaissance que
les langues de design du passé ne sont pas de taille face au téléphone devenu
centre de pouvoir informatique. Voyons voir.

Commen Apple en est venu le virage du fauc cuir

Il fait plutôt chic de rechigner sur le skeuomorphisme, c’est-à-dire la pratique de design qui  singe 
un ornement à partir d’un materiel autre. Confirmons avec les designers que les calendriers avec 
reliures-cuivre et enregistreurs magnétiques vedettes du iOS6
font dans le bas-de-gamme, laid et insignifiant. Mais le skeuomorphisme ne présente que la manifestation
 extrême des métaphores-racines de toutes nos interactions informatiques. En considérant des fenêtres
 informatiques qui s’empilent comme du papier, on devient témoin des métaphores porteuses des règles de comportement de l’ordinateur, à partir d’un exemple tiré du monde physique. Ce problème de créer des
couches interactives - quand en fait on  affaire à des objets côte-à-côte dessinés
pour donner l’illusion de couches - fût la grande obsession de Steve Jobs pendant
la création du premier Mac OS. Il savait bien qu’enfin d’enseigner les possibilités de
l’ordinateur à un public qui n’en connaissait rien, il aurait à se servir d’analogies.

Il est impossible de créer une interface utilisateur intuitive sans se servir de ce type 
d’analogies. De plus, il s’avère quasi impossible de ne pas ajouter de fioritures
skeuomorphologiques jusqu’à un certain point. Prenons un exemple: À quoi devrait ressembler la
 ‘poubelle’  de l’écran? Car elle ne se comporte pas vraiment comme
une poubelle. Devrait-ce réellement ressembler  à une poubelle? Si non, qu’elle pourrait être son 
apparence tout en étant totalement intuitive? S’il vous est impossible de
répondre avec autre chose qu’une poubelle physique - et je parierais que c’est le cas - 
alors, cher ami, coupable de skeuomorphisme.

Mais afin de bien apprécier le caractère sacrilège de l’ornementation iOS6 aux yeux
de tant de professionnels du design, il convient de se souvenir de comment les
designers eux-mêmes voient la chose. Honnêteté, l’intégrité des matériaux et même le
processus de design relèvent  d’apporter des solutions à des problèemes spécifiques, 
échos du Bauhaus, l’école de design allemande d’architects tels Mies vander Rohe qui i
nventères les lignes direcrices du design il y a presque 100 ans.

Les maximes du Bauhauss à ne pas enfeindre: 1. La fonction dicte la forme.2.Les matériaux les plus 
adaptés priment. La classique chaise de Marcel Beuer, en S,
n’est pas simple tour de force visuel, mais montre que l’acier - et seul l’acier - pouvait
servir à l’époque. Il n’a pas opté pour des filigranes  suggérerant autres matériaux. 
L’enduit de chrome confirme qu’il s’agit d’un métal, et non du bois.

Voilà la tradition moderniste dans laquelle Jony Ive se situe. Steve Jobs tout autant
se rèfèrait au Bauhauss. Et ainsi les designers refusent les métaphores à l’intérieur
d’un logiciel qui n’apportent aucun enrichissment de fonction.

Mais l’horrible skeuomorphime a aussi ses adeptes. Certains non-designers trouvent
géniales les petites fioritures non-fonctionnelles de iOS6. Jobs reconnut bien 
l’engouement magique du faux dès les premiers jours de Apple, et en dépit de
ses idées personnelles, il opta parfois pour l’enchanteur.  Ce qui devient fort
intéressant avec des écrans de forte résolution.

On a ici le design au service de la vente et non de la fonction, ce qui permet de vendre
pas mal d’ordinateurs et iphones. Sauf que ces dernières années, le matériel informatique prend 
le chemin de la haute résolution pour tous; c’est devenu un jeu 
d’incrémentation dans les dix dernières années. Les interfaces de téléphones
intelligents font face à bien d’autres problèemes.

Pourquoi c’est l’avenir

Les premières métaphores chez Apple avaient pour but de faciliter l’apprentissage
de l’ordinateur. De même, les premières itérations de iOS voulaient rendre les écrans
à glissement faciles, non-rebuttants et familiers. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle on s’en 
est tenu qu’au glissement à l’horizontale; les premiers écrans se devaient
d’être impossibles à ne pas maîtriser.

Le nouvel iOS n’a plus à enseigner pour les écrans à glissement: les enfants de trois ans le 
maîtrisent. Le téléphone intelligent n’a plus à nous apprendre qu’il y a un
espace virtuel pour chaque tâche simple. Il s’agit de faire comprendre qu’on a plus à se servir 
d’ordinateurs. Les fonctions possible sur smartphone se multiplient dès même lorsque 
l’écran atteint ses limites naturelles. les smartphones dépassent même les limites des 
métaphores qui les ont définies. alors, afin d,accomplir des interctions plus
complexes sur écran, et les garder sans fouillis, il faut simplifier la langue design. Voilà  
ce que veut dire ‘apporter de l’ordre à la complexité’.

Chez iOS7, le look repensé devient une déclaration sexy et évidente qu’il y a du nouveau. 
Le design se veut sans éclat et de service afin que l’interface disparaisse
au profit de votre contenu - sans compétition, par exemple, avec des photos que vous
pourriez rechercher sur Facebook ou Instagram. Mais cette nouvelle façon de communiquer 
dessert aussi les grands changements architecturaux et de navigation, tels les jeux de cartes 
permettant de naviguer entre fenêtres de navigateurs et les tuiles entre les appis. Sans simplification 
au niveau du design, la plus grande complexité deviendrait menaçante, et il deviendrait facile de 
confondre certains éléments avec des appis ou sites Web. Même un détail tel la transparence 
aide à faire la différence entre contenu et navigation. Pour cité Federighi, venu du côté génie l
ogistique, iOS7 revêt  ‘un aspect de précision et un sens d’intention’.

Rumeur veut que Ive ait proposé à ses confrères que les jours du skeuomorphisme 
sont comptés. Et il pointe aussi déjà vers la prochaine génération de iphones - qui auront 
à prendre en charge une panoplie d’appareils, votre desktop y compris. En
corrigeant le iOS6, Ive a effectivement mis en place  ce qui deviendra le centre
nerveux de nos vies digitales. Apple, en lui confiant cette tâche, double la mise sur
les forces qui ont rendu cette firme follement impressionnante.

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